A 2 km de Nailloux, Montgeard est une bastide fondée par le roi de France Philippe V dit le Long en 1317. Qui pourrait croire que ce petit village de 500 habitants aujourd’hui était autrefois, à l’âge d’or du pastel, une grande ville renommée dans tout le Lauragais ? 

Visitez et profitez…

…du charme et du calme dans les rues du village ! De petite dimension, il n’en demeure pas moins intéressant : l’amateur de vieilles pierres (ou plutôt ici, de briques)  ne restera pas insensible au patrimoine historique qui le compose : un bel hôtel particulier et une impressionnante église datant du XVIème siècle.

Parcourez les ruelles qui se croisent en angles droits : elles sont typiques des bastides, ces villages bâtis aux XIIIème et XIVème siècles pour reconstruire le comté de Toulouse, dévasté par la croisade contre les Albigeois également connu sous le nom de Cathares (1209-1229).

Le saviez-vous ?

Construit tout en brique, Montgeard est vraiment typique d’un village du midi toulousain. Même les noms des rues sont gravés sur des briques foraines ! Mais pourquoi qualifie-t-on les briques de « foraines » ? 

La brique foraine a des dimensions bien spécifiques (5,5 x 22 x 37 cm pour 8 à 9 kg). Elle est donc facilement manipulable pour les bâtisseurs d’autrefois.  Le mot « foraine » vient du latin « foraneus » signifiant  « qui vient de l’extérieur ». En effet, les briqueteries étaient toujours situées en dehors des villes et villages.

IMAGINEZ LA GRANDEUR DU PASSÉ

Montgeard, une ville importante du Lauragais au XVIème siècle ? 

On le réalise lorsque l’on pénètre dans l’église et que l’on découvre le bénitier : tout en marbre de Carrare, il a été ramené de Pise (Italie) en 1516 par un marchand pastelier, Jacques de Caussidières.Autre trésor à admirer : les sculptures d’albâtre datant du XVème siècle provenant de Nottingham (Angleterre). L’albâtre ressemble à de la pierre calcaire, mais elle est plus tendre et se sculpte donc plus facilement.

Ces œuvres d’art sont au nombre de quatre. De format rectangulaire, elles étaient autrefois imbriquées l’une dans l’autre et constituaient un grand panneau venant orner le devant de l’autel.

A la Révolution Française, le retable est démembré pour le protéger plus facilement de la folie destructrice des révolutionnaires.

Aujourd’hui, ces panneaux d’albâtres sont dispersés aux quatre coins de l’église, scellés dans les murs. A vous de les retrouver !

Enfin, pour ne rien perdre de la visite, faites un détour par les chapelles bordant la nef de l’église : au sol sont incrustées des pierres tombales. Ces dernières nous rappellent que les marchands pasteliers du village se sont fait enterrer dans l’église qu’ils avaient en partie financée avec leur fortune personnelle.

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